Hibernation des tortues

L’hibernation est un processus indispensable dans la vie des tortues Hermann.

Elle fait partie du cycle naturel de la vie de ces tortues de terre.

Celle-ci doit avoir lieu tous les ans de novembre/décembre à février/mars, en fonction des régions (du climat) mais surtout si l’animal ne présente aucune pathologie (Ecoulement nasal, blessure, inflammation des yeux,…)  et possède un poids-taille correct pour passer ce cap sans problème.

A ce moment, le rythme cardiaque et la respiration s’abaissent.

La tortue ne dort pas à proprement parler. Il s’agit plutôt d’une sorte de léthargie.

L’Hermann en captivité doit impérativement hiberner : c’est un besoin vital pour elle.

La tortue est un animal à sang froid (ectotherme) qui doit s’adapter à la température ambiante pour assurer un bon métabolisme et une activité optimale.

Dans notre région, un caisson d’hibernation ou une cabane, bien à l’abri du vent et d’une éventuelle inondation, suffisent tout autant que son habitat d’hibernation soit rempli, au choix, avec de la terre (terre de jardin, vrai terre de bruyère,…), du foin (attention à ce qu’il ne prenne pas l’humidité), de la paille, de feuilles sèches (chêne, châtaigner, noyer par exemple).

Seuls les animaux en condition physique optimale et disposant de graisses suffisantes, accumulées pendant la saison chaude, doivent pouvoir hiberner.

Si la tortue est malade, affaiblie ou pas assez lourde, elle ne doit pas entrer en léthargie mais être gardée au chaud tout l’hiver dans un terrarium bien aménagé, afin de pouvoir être alimentée et/ou soignée.

L’absorption d’aliments doit cesser trois ou quatre semaines avant la léthargie pour les animaux de taille moyenne, plus tard pour les animaux plus petits.

Aucun reptile ne doit hiberner s’il a mangé récemment : la nourriture contenue dans le tube digestif, n’étant pas assimilée durant la période de léthargie, risque de pourrir, provoquant l’absorption de toxines. Il est impératif de respecter une période de jeûne suffisante pour que l’appareil digestif de l’animal soit totalement vidé.

En revanche il est important de laisser de l’eau en grande quantité aux animaux qui se préparent à l’hibernation.

La température idéale pour le succès d’une bonne hibernation est de 5°c.

En effet, à cette température, la tortue s’endort profondément et la consommation de ses réserves corporelles est minimale et le reptile ne risque pas de geler.

Les températures inférieures à 2°C sont potentiellement dangereuses et en dessous de 0°C certains tissus de l’animal peuvent geler et donc mourir ou subir de graves lésions oculaires ou cérébrales irréversibles. En revanche, au-dessus de 11°C, la tortue a tendance à devenir active et consomme très rapidement ses réserves énergétiques pour finir par mourir d’inanition ou bien de se réveiller dans un état d’épuisement grave.

Il y a plusieurs façons de faire hiberner votre tortue:

– la plus naturelle en « extérieur »
– en « intérieur »

Hibernation en « extérieur »

Il faut pour cela que vous ayez un enclos suffisamment grand pour préparer une « fosse » d’hibernation.

Après avoir trouvé l’endroit le plus approprié pour l’hibernation, creuser un trou d’environ 50 cm de profondeur.

Garnissez les parois et le fond du trou d’un grillage mailles fines et solides afin d’empêcher d’éventuels rongeurs de pénétrer dans celui-ci.

Le trou et le grillage en place, mélangez de la terre de jardin avec de la terre de bruyère (la vrai terre de bruyère) et remplissez le trou avec.

Après vérification que la tortue se soit bien enterrée (fin novembre par exemple), recouvrez sa zone d’hibernation avec des feuilles mortes séchées de noyer, de chêne ou de châtaigner par exemple.

Ces feuilles constitueront un isolant supplémentaire et permettront de garder un taux d’humidité suffisant. 

Mettez un abri au-dessus de la zone d’hibernation afin de protéger de la pluie trop intense et du vent froid.

Cet abri devra être découvert plusieurs fois durant l’hiver lorsqu’il pleut par exemple (si température comprise entre 4 et 8°).

Pour l’enclos d’hibernation, faire en sorte que la tortue, si elle se réveille, ne puisse sortir et soit livrée à elle-même en plein hiver.  

Hibernation en « intérieur »

Pour ce mode d’hibernation, il vous faudra une caisse que vous remplirez à moitié de terre de votre jardin  (ou terreau non traité). Il faut que la tortue puisse s’y enterrer complétement.

Recouvrez en complétant avec de la paille et des feuilles de noyer par exemple (répulsif contre les rongeurs). Les feuilles permettent aussi de conserver l’humidité du substrat.

Mettre une soucoupe d’eau dans la caisse afin que si la tortue se réveille, puisse trouver de quoi boire. Cela permet aussi au maintien du taux d’hygrométrie.

Fermez la caisse avec un fin grillage ou une grille empêchant ainsi l’accès des prédateurs tout en laissant respirer le substrat ou se trouve la tortue.

Mettre la caisse dans un local ( sous-sol, garage, cave,…) où la température sera comprise entre 4° et 8° pendant tout l’hiver.

L’hygrométrie devra être comprise entre 60 et 70%.

Placez un thermomètre et un hygromètre entre la terre et la paille afin de s’assurer que les paramètres soient respectées.

Contrôlez régulièrement que tout se passe bien.

Fin mars, début avril, si les températures sont remontées (plus de 15° par exemple) et que les gelées sont pour ainsi dire inexistantes, sortez la tortue délicatement de sa boite et mettez la dans son abri extérieur rempli de paille.

Assurez-vous par la suite que si celle-ci sort bien de son abri et qu’elle y retourne aussi le soir.

Les températures sont encore parfois assez basses, voir quelques gelées matinales.

Le soir sous la paille c’est nettement plus chaud que de rester dehors.